lundi 1 septembre 2008

Extrait Des lois relatives à la nature de l'aristocratie

Le peuple, dans la démocratie, est, à certains égards, le monarque; à certains au tres, il est le sujet.
Il ne peut être monarque que par ses suffrages qui sont ses volontés. La volonté du
souverain est le souverain lui-même. Les lois qui établissent le droit de suffrage sont donc fondamentales dans ce gouvernement. En effet, il est aussi important d'y régler comment, par qui, à qui, sur quoi, les suffrages doivent être donnés, qu'il l'est dans une monarchie de savoir quel est le monarque, et de quelle manière il doit gouverner.
Libanius dit qu'a Athènes un étranger qui se mêlait dans l'assemblée du peuple, était puni de mort. C'est qu'un tel homme usurpait le droit de souveraineté.
Il est essentiel de fixer le nombre des citoyens qui doivent former les assemblées; sans cela, on pourrait ignorer si le peuple a parlé, ou seulement une partie du peuple. À Lacédémone, il fallait dix mille citoyens. À Rome, née dans la petitesse pour aller à la grandeur; à Rome, faite pour éprouver toutes les vicissitudes de la fortune; à Rome, qui avait tantôt presque tous ses citoyens hors de ses murailles, tantôt toute l'Italie et une partie de la terre dans ses murailles, on n'avait point fixé ce nombre ; et ce fut une des grandes causes de sa ruine.
Le peuple qui a la souveraine puissance doit faire par lui-même tout ce qu'il peut bien faire; et ce qu'il ne peut pas bien faire, il faut qu'il le fasse par ses ministres.
Ses ministres ne sont point à lui s'il ne les nomme: c'est donc une maxime fondamen tale de ce gouvernement, que le peuple nomme ses ministres, c'est-à-dire ses magistrats.